Voici des étudiants courageux qui ont compris que ceux qui font les promesses n’engagent que ceux qui les font. Pas convaincus par les promesses du gouvernement auprès de l’ANEMF, ces étudiants nantais se sont mis en grève.
C’est une menace longtemps brandie par les étudiants, mais elle était souvent l’objet de blague, ou ne dépassait pas la cafétéria. Ces carabins nantais refusent tout bonnement de se rendre en stages, d’autres arborent un brassard « gréviste ».
La fierté des carabins
Cette centaine d’étudiants en médecine est en grève toute la semaine. Ils demandent la suppression des ECNi qui détermine la suite de leur carrière. Et expriment un ras-le-bol général.
Ils demandent la suppression du concours ECNi après le cafouillage de cette année. Un élément qui est venu s’ajouter à un profond malaise parmi la communauté estudiantine médicale. Ces ECNi, autres que de montrer l’amateurisme des organisateurs, ils ont révélé l’inégalité qui règne dans la préparation de ce concours qui devrait être l’un des plus égalitaires.
Les sujets qui fuitent ne sont pas l’exception de l’année 2017, cela semble même être plutôt la règle. La préparation différente des ECNi en fonction des facultés, le nombre de professeurs différent, l’implication de ces mêmes professeurs en cours, mais aussi en stage est décisif dans la réussite des étudiants. Tout cela semble expliquer que les classements à l’issue des ECNi soit similaires d’une année sur l’autre. Mais personne ne semble parler de ce problème d’égalité entre les étudiants.
Un manque de reconnaissance
Maël, gréviste, est en 6e année de médecine à Nantes explique au micro de France Info : « On n’est pas des esclaves bons à tout faire. Sur une journée de stage, il n’y a que 10 % de médical. »
Au CHU de Nantes, la commission médicale d’établissement parle de « problématiques universitaires et nationales », mais trouve les revendications des étudiants grévistes en grande partie légitimes. Son vice-président Éric Bord explique : « C’est un métier pas facile, on est confronté à des difficultés relationnelles, les étudiants tournent beaucoup, ils ont du mal à s’intégrer et ont un sentiment de manque de reconnaissance. »
Au CHU de Nantes, une commission médicale de vie hospitalière sera mise en place dès le mois de septembre. Elle visera à améliorer les conditions de travail des étudiants. En parallèle, la charte de l’accueil de l’étudiant en médecine, signée au printemps dernier au niveau national, sera diffusée. Des mesures qui n’imposent rien, mais encore des notes diffusées dans les universités qui ne chercheront rien.
Le problème est profond dans la préparation des ECNi, les ECNi régionaux seraient déjà une solution intéressante, les universités ont déjà une préparation similaire, mais les universités parisiennes, de façon logique souhaitent conserver ce système qui les opposent aux universités de « province » et donc les favorise clairement. Cette grève des étudiants nantais, très rarement entrepris par les carabins, devrait montrer le malaise au niveau national. Malheureusement, on peut croire que le système est trop verrouillé pour changer.