Cette mesure vise à mieux encadrer l’intérim médical, qui grève le budget des hôpitaux.
La rémunération des médecins intérimaires, employés dans les hôpitaux publics pour pallier la pénurie de praticiens, sera plafonnée à compter de janvier 2018 et de manière dégressive jusqu’en 2020, selon un décret paru dimanche au Journal officiel.
« Pris pour l’application » de la loi santé du précédent gouvernement, ce décret vise à mieux encadrer l’intérim médical, qui grève le budget des hôpitaux et contribue au manque d’attractivité des postes de praticiens hospitaliers, deux à quatre fois moins rémunérés.
Salaire maximum
Il fixe ainsi « un salaire brut maximum pour la rémunération d’un praticien (médecin, mais aussi dentiste ou pharmacien, ndlr) mis à disposition dans un établissement public de santé par une entreprise de travail temporaire pour une journée de vingt-quatre heures de travail effectif ». « Ce salaire brut est calculé au prorata de la durée de travail effectif accompli dans le cadre de la mission », précise le texte.
Dans un arrêté, également publié dimanche, le plafond est fixé « pour une journée de vingt-quatre heures de travail effectif, à 1.170,04 euros » à compter de l’année 2020. Pour 2018, ce plafond est, « de manière transitoire, porté à 1.404,05 euros », contre « 1.287,05 euros pour l’année 2019 », selon l’arrêté.
Par ailleurs, le décret impose aux agences d’intérim « de renseigner les établissements publics de santé sur les qualifications, l’autorisation d’exercice, l’aptitude, ainsi que le non-cumul d’activité » de leurs praticiens. Selon un rapport parlementaire publié en décembre 2013, le recours à l’intérim ou aux médecins « mercenaires » coûterait 500 millions d’euros par an.
Début novembre encore, la sénatrice LR de l’Indre Frédérique Gerbaud, confrontée dans son département à une grave pénurie médicale et à une « surenchère indécente » entre hôpitaux, avait interpellé le gouvernement sur les moyens à mettre en œuvre pour « enrayer la dérive des indemnités des praticiens intérimaires, qui menace la stabilité et la qualité du service public hospitalier ». Pour attirer les médecins, les établissements n’hésitent plus à dépenser « de 1 800 euros à plus de 2000 euros » pour 24 heures de garde, avait déploré l’élue.