Voici notre première interview de PACES. Nous réaliserons, tout au long de l’année, des interviews de PACES reçus en médecine, d’externes et d’internes. Donc suivez-nous sur notre page Facebook pour ne rien rater.
1/quel type d’élève étais-tu au lycée ?
J’étais une élève très sérieuse, je fournissais déjà beaucoup de travail personnel. Lorsqu’on prend l’habitude de travailler dès le lycée, ce ne sont pas forcément les connaissances qu’on y acquiert qui sont importantes, mais plutôt le fait de construire sa méthode de travail, qu’on pourra mettre en pratique dès les premiers jours de P1
2/comment as-tu vécu ton année de PACES ?
Pas forcément très bien.
Heureusement j’ai eu l’impression qu’elle est très vite passée, à part le premier mois qui n’en finissait plus de s’étirer en longueur.
Cela a été dur sur le plan social. Tous tes amis du lycée découvrent les joies de la vie étudiante. Tu suis leurs soirées sur snapchat, pendant que toi tu « bûches ta chimie-orga ». On vit ça, comme un « emprisonnement ». Refuser de venir prendre un verre, refuser la soirée d’anniversaire d’un pote… Beaucoup de petits sacrifices, qui demandent beaucoup de détermination et de volonté.
D’autre part, j’étais dans un petit lycée où tout le monde se connaissait. Débarquer dans une promo de 3000 personnes où l’on redevient un inconnu, on ne peut se raccrocher à aucun visage connu. Cela a fait partie des choses qui étaient assez dures à vivre pour moi.
En plus de ça, la fac était à 200 km de chez moi. La semaine, avec le rythme soutenu (cours, boulot, tuto) je supportais sans problème l’éloignement, mais le WE je suffoquais à l’idée de passer 48H seule. Je rentrais donc tous les WE chez moi. C’était 2 h aller et 2 h retour, je trouvais quand même le moyen de bosser dans le train. En y pensant, même si c’était du temps perdu, le fait de me sentir bien dans ma tête compensait largement les quelques heures hebdomadaires perdues dans les transports. Le soutien familial, si on a la chance d’en avoir, est vraiment un atout considérable.
Enfin, d’un point de vue purement travail, le premier et le second semestre ont été complètement différents. Au premier semestre j’étais ÉNORMÉMENT stressée. J’étais dans le numérus aux colles, mais sachant qu’elles ne comptent pour « rien » sur le papier, j’avais une peur viscérale de me planter le jour du concours, je me disais que rien n’était gagné. J’avais peur de ne pas travailler assez pour le long terme, sans oublier que j’avais accumulé 2 semaines de cours de retard. Au moment des résultats du 1er quad je me voyais dans les 500 premiers, mais hors numerus. Ç’a été une superbe surprise de voir que j’étais pourtant bien dans le NC. À partir de ce moment-là, je me suis plongée encore plus dans le boulot, en arrêtant de me poser toutes les questions néfastes qui me pourrissaient la vie au premier quad. Et cela m’a permis de gagner quelques 150places au 2 d quad.
3/quelle était ton organisation de révision ? semaineweekend/vacances
En période de cours
Je travaillais 5 à 6 h par jour en plus des cours. Jamais après 21H, j’en étais incapable. Les rares fois où je l’ai tenté, c’était avec Facebook.
Comme je le disais, j’ai eu une vraie transition entre le premier et le second semestre. J’ai gagné en efficacité, en confiance en moi surtout.
– Quad 1 : Je prenais mes cours à la main, on imagine facilement que ce n’était pas joli à voir. Le principe était de compléter, une fois rentrer, avec le dictaphone, et enfin de faire un résumé du cours propre et joli sur lequel je bosserai plus tard. Sachant que je dois passer par l’écriture pour apprendre c’était efficace, mais long et fastidieux. Trop scolaire. À l’origine je reprenais les cours du matin dans l’après-midi. Mais assez vite ma vie est devenue une course contre le retard et je me suis retrouvée avec deux semaines à rattraper. Je ne faisais pas vraiment de différence semaine/WE, je préférais rattraper mon retard de la semaine plutôt que de revenir sur de vieux cours. Par contre je réservais le dimanche aprèm aux révisions pour la colle du mardi. Je faisais peu d’annales, encore et toujours à cause du retard à rattraper.
– Quad 2 : Le volume horaire des cours était réduit par rapport au premier quad, je ne présentais que médecine et n’avais donc qu’une option à travailler. J’avais moins de cours à reprendre, car il y avait des polys notamment en anat et enfin, j’avais pris confiance en moi grâce aux premiers résultats encourageants. J’avais le temps de revoir plusieurs fois les mêmes cours, de faire beaucoup d’annales. J’avais réussi à trouver un rythme beaucoup plus efficace.
En période de révision
Le nombre d’heures consacré à une matière pendant mes révisions était proportionnel au volume horaire de cette même matière pendant le semestre. Si une matière occupait 25 % du volume horaire du semestre, elle occupait 25 % de ma journée. J’essayais de faire rentrer toutes les matières sur une journée pour varier un peu. Je ne me faisais pas de programme détaillé avec tel cours à voir à tel heure. Je savais juste que de 13 h à 15 h je travaillerais l’UE3 par exemple.
Pendant cette période je travaillais environ 12 h. Je finissais souvent entre 20 h à 21 h 30 avec des petites matières comme la socio, anthropo etc.
Une journée type était en gros : 8 h -10 h : UE1 – 10-12h : UE2 (2 grosses matières). 13 h – 14 h : maths. 14 -16 h : UE3 16-19h : annales sur la journée
4/pourquoi prendre que le tutorat ?
En ce qui concerne Bordeaux, le tutorat est un système très bien rodé, avec des cours donnés une fois par semaine par des étudiants triés sur le volet et une colle par semaine. Énormément d’étudiants y sont inscrits ce qui fait que les colles sont assez représentatives du concours. Pour moi le service rendu par le tuto était égal voir supérieur (++) à celui proposé par les prépas, et ce pour 50 € (contre 2000 – 3000 € pour les prépas).
5/quels conseils donnerais-tu aux futures PACES ?
– Faire des annales !! Conseil n° 1, n° 2 même n° 1000. Je n’en faisais pas vraiment au 1er quad, énormément au second, j’ai vu la différence dans la façon dont on domine les QCM et dont on aborde l’épreuve le jour du concours !
– Arriver à se faire confiance, ne pas se polluer l’esprit avec des questions néfastes.
– S’accorder au moins une pause hebdomadaire (du sport pour les courageux, faire les boutiques, aller boire un verre)
– Ne jamais oublier que si l’on n’est pas bien dans sa tête, on n’arrive à rien. S’il faut « perdre » 2 h pour revenir pleurer dans les bras de maman, car ça a été une semaine pourrie, on le fait, car après avoir versé ses larmes, on est bien plus opérationnel ! S’il faut « perdre » 1 h pour aller courir, ou marcher avec de la musique pour faire le vide, on le fait.
– Le jour où l’on n’y arrive pas, où l’on sent le courage s’échapper, on ferme les yeux 2min, on s’imagine ce que ça ferait de voir son nom sur la liste des admis et puis : on s’y remet !
6/as-tu une idée de ce que tu veux faire à l’avenir ?
Je vais d’abord essayer, dans un premier temps, d’être une externe pas trop angoissée qui s’applique les conseils de P1. Pour le reste on verra plus tard, on a le temps !
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